Née en 1984 à Abidjan, Edith Brou Bleu se passionne dès son plus jeune âge pour les nouvelles technologies. Après son Baccalauréat D obtenu au lycée Sainte-Marie de Cocody, elle s’inscrit en faculté de sciences économiques, surtout pour plaire à ses parents qui voulaient que leur fille devienne fonctionnaire. Mais très vite la passion va prendre le dessus, “je voulais faire des études en publicité, communication et marketing.” Passion qui l’a conduite en 2009 à faire un stage dans l’entreprise audiovisuelle de sa sœur , alors qu’elle est encore sur les bancs de l’université.

A cette époque où l'accès à internet commence à se développer dans le pays, elle découvre le blogging et se fait connaître en écrivant d’abord sur tout ce qui se passe autour d’elle, puis par la suite sur l’actualité digitale.

Cette grande rêveuse voit dans le digital un atout majeur: dépasser les limites du physique et transformer radicalement nos économies et nos écosystèmes.

En 2009, elle fonde, avec d’autres passionnés d’internet l’ONG Akendewa dont la mission est de promouvoir Internet en Côte d’Ivoire. ”j’étais la seule femme parmi onze hommes.”, se souvient-elle. Elle en devient la première secrétaire générale et s’occupe de développer la communauté Akendewa sur les réseaux sociaux.

“C’est là que j’ai découvert le community management, un domaine tout nouveau à l’époque. J’ai alors décidé d’en faire mon métier.”, indique Edith Brou.

Séduite par son dynamisme, l’agence de communication AOS Africa la recrute en 2010 comme chef de projet web et community manager. Pendant un an, elle prend en charge la gestion des réseaux sociaux et la conception des sites internet de grandes entreprises. Riche de cette expérience, elle fonde en 2011, avec une autre passionnée d’internet, Ayana Webzine, le premier magazine en ligne ivoirien exclusivement conçu par des femmes pour des femmes.

En 2012, lorsque People Input, l’une des plus grandes agences de digital en Afrique basée au Sénégal, choisit de s’installer en Côte d’Ivoire, c’est Edith qui sera nommée pour gérer cette nouvelle entitée. Elle accepte ce nouveau défi qui consiste à gérer les réseaux sociaux d’entreprises telles que Orange Côte d’Ivoire, la BRVM…

En 2014, elle est à l’origine de la campagne “Mousser contre Ebola” qui a traversé les frontières, en reprenant l’idée du “Ice Bucket Challenge” pour sensibiliser contre l'épidémie d’Ebola. C’est donc à juste titre qu’elle figure l’année suivante dans le top 50 du classement jeune Afrique des personnalités les plus influentes du pays. Elle sera par la suite élue présidente de l’Association des Blogueurs de Côte d’Ivoire. Par son travail et son travail et son activisme sur Internet, elle s’engage à faire évoluer les mentalités.

Pour Edith, les difficultés ont toujours été source de motivation: ” chaque difficulté est un peu comme un carburant ou une motivation. Les difficultés me permettent d’être plus créative.”

Plusieurs fois distinguée, Edith est un véritable modèle pour la jeunesse. Elle en a pleinement conscience et sait que les milliers de jeunes la suivent et veulent lui ressembler. Des jeunes qu’elle accompagne à travers diverses initiatives.

Le digital lui a, certes, ouvert beaucoup de portes, mais sa plus grande réussite, ce sont ses deux adorables garçons qui lui donnent la force d’avancer et à qui elle insuffle sa passion du digital.

Pour celle qu’on appelle affectueusement “la coqueluche du web”, les jeunes doivent être curieux et se former dans les secteurs qui vont embaucher au moment où ils sortiront de l’université. “Dès maintenant, vous devez vous renseigner sur les secteurs d’avenir qui vont embaucher parce qu’à un moment donné, certains métiers vont disparaître à cause de l’intelligence artificielle et de l’automatisation.” Edith Brou Bleu a cependant signé dernièrement un partenariat avec un concessionnaire automobile, représentant une marque de véhicules premium qui partage une vision commune avec elle en termes d'innovation et de disruption technologique dans le secteur automobile en Afrique.