Né en 1991 à Dabou, en Côte d'Ivoire, Brice Esso est un artiste pluridisciplinaire qui ne cesse de se réinventer. Né d’un père géologue, il a reçu une éducation dans un pays où il était entouré d'objets, de pots, d'assiettes et de maisons en terre cuite. Il commence des études en finance et en économie à l’université de Grand-Bassam, avant de s’envoler aux États-Unis en 2011. Après avoir obtenu un bachelor en économie de la Georgia State University, où il a perfectionné ses compétences de photographe et d’artisan.

 L’autodidacte y explore pleinement sa fibre artistique, s’essayant à diverses disciplines, telles que le dessin, la peinture ou encore la photographie. C’est notamment auprès de son maître photo qu’il parfait sa technique et se découvre un talent pour l’image, plus spécifiquement l’art du portrait. Mais il décide finalement de se spécialiser dans le domaine de la sculpture, et quitte Atlanta pour rejoindre New York. Il s’inscrit à la New York Academy of Art en 2015 pour poursuivre un master en dessin, puis se dirige vers la sculpture.

Au cours de ses études, Esso se rend à Carrare, en Italie, où il se lance dans la sculpture sur pierre et crée sa première « tête de bébé » à grande échelle, qui deviendra bientôt une sorte de marque de fabrique. Dans le cadre de ses études, il se rend à Carrare, en Italie, où il apprend la sculpture sur pierre et réalise sa première œuvre à grande échelle, dénommée "Tête de bébé", qui fera par la suite sa renommée en tant qu’artiste. « Elle symbolise mon expérience, puisque lorsque j’ai commencé à sculpter, j’étais pratiquement comme un bébé qui apprenait à marcher », a-t-il déclaré.

À l'école, Esso s'est particulièrement intéressé à sa capacité à remettre en question l'art occidental et à créer une image claire de son identité en étudiant l'art de son continent d'origine. En conséquence, ses œuvres sont désormais empreintes d'influences de sa jeunesse ; de son étude de la sculpture sur pierre de la renaissance italienne à son étude des traditions africaines de pâte à modeler et d'autres matières premières. Son travail abstrait pose des questions sur la vie sur terre, l’existence, les migrations de la diaspora africaine et l’apparence des civilisations africaines plus anciennes.

Plus tôt cette année, il a ouvert un laboratoire créatif, Studio 08, dans le nouveau concept store de luxe d’Abidjan, ABY Concept. L'événement inaugural était une célébration du début de ce qu' Esso considère comme une plate-forme permettant aux créatifs du monde entier de collaborer avec des artisans d'Afrique. “Alors que la sculpture sur marbre est une compétence en voie de disparition, moi, un homme noir, j'ai décidé de défier Michel-Ange, considéré comme le père de la sculpture sur pierre, avec mes œuvres à grande échelle”, a-til confié dans une interview. Pour l’instant, il a sculpté 25 sculptures en pierre.