Biographie

Né à Bamako il y a quarante et un an, Mohammed Sidi Kagniassi a réussi en une dizaine d’années à se faire un prénom dans le monde ouest africain des affaires, alors même qu’il ne cultive aucun penchant pour les espaces médiatiques.

Diplômé de HEC de Génève, il a, après l’obtention de sa maîtrise en Sciences économiques, poursuivi sa formation aux USA. A Miami il décroche en deux ans, le diplôme de l’école cotonnière du coin. En 1992, à l’âge de 25 ans, alors que beaucoup de gens de son âge songent encore à profiter de leur jeunesse, Mohammed accepte le pari de venir à Abidjan pour implanter le groupe familial.

Beaucoup ne vendent pas du tout chère sa peau et tout le monde annonce alors qu’il va se casser les dents. Le patriarche Kagniassi, fondateur de l’empire et toujours discret devant le Tout puissant, lui donne sa bénédiction et le met à l’épreuve. On peut dire qu’il peut être fier du petit Sidi, dont l’entregent permet d’ouvrir beaucoup de portes et de résister à tous les soubresauts de la période difficile que vivra la Côte d’Ivoire à partir de 1999. Contrairement à beaucoup d’autres opérateurs Sidi ne s’exilera pas. Au contraire il saura résister malgré toutes sortes de difficultés voire de danger. Très vite tout Abidjan parlera de lui.

Sidi monte peu à peu les filiales Karité SA, LCCI et se diversifie dans d’autres activités, dont la banque en se trouvant des partenaires crédibles. Son souci et sa volonté d’aller loin des activités traditionnelles du groupe : coton, karité, or, huile de palme, sésame, permettront aux entreprises de résister à la crise qui secouera la filière cotonnière, en difficulté aussi bien en Côte d’Ivoire, qu’au Burkina et au Mali. Ce qui est suffisant pour limiter sa responsabilité personnelle dans cette situation.

Depuis 2004, le fils du père Kagniassi s’est émancipé et mène tout seul ses affaires sans le parrainage du groupe. Toujours entre deux avions, petit Sidi devenu grand est resté un homme très pieux et surtout réservé à l’égard de la presse. Il accorde très peu d’interview même si c’est avec plaisir qu’il échange quelques fois avec de très rares journalistes africains et étrangers.

Réputé à tort comme un flambeur et un noceur son entourage assure pourtant qu’il est un travailleur acharné qui n’a rien d’un fils à papa, et surtout qu’il n’a jamais pris une goutte d’alcool tout sérieusement parce qu’il demeure dans la foi et la crainte de Dieu. Pas encore marié, Sidi envisage l’avenir avec sérénité. Il ne veut pas rendre les nombreux coups qu’il a reçus lors des moments difficiles traversés. Depuis peu, beaucoup de choses et de gens recommencent à tourner autour de lui. Mais l’enfant de Bamako qui a grandi à Genève et a fait ses premiers pas à Cotonou avant de tomber sous le charme de la Côte d’Ivoire et d’Abidjan sait faire le tri entre les vrais amis, ceux de toujours et les opportunistes, qui sont les amis des bons moments, et qui deviennent les méchants et colporteurs de mauvaises nouvelles.

Pour lui, le temps quelques erreurs de jeunesse est passé. L’heure est désormais à la rigueur totale pour rester à la hauteur des grands défis à réaliser avec la Sagem. Là encore le représentant Sagem en Afrique de l’Ouest sait que beaucoup l’attendent au tournant et qu’aucun cadeau ne lui sera fait si l’action de l’opérateur chargé de l’identification en Côte d’Ivoire et au Mali échoue. Alors pas du tout ! Pour cette raison, lui qui n’a jamais mis les pieds en Afrique centrale, et qui a réussi à sortir la tête haute parmi la centaine de sociétés et de filiales de la holding familiale en imposant sa griffe personnelle par la création et le développement de la branche ivoirienne, a décidé de faire le minimum. Et de donner rendez-vous à tous à la fin du processus de paix en Côte d’Ivoire qui sera son vrai moment de gloire et de reconnaissance à l’endroit de tous ceux qui auront cru en lui, et l’auront soutenu depuis toujours !