x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ
Sangaré (Oumou)
Chanteuse/aut./comp.

Biographie


Elle est l’une des chanteuses maliennes les plus célèbres auprès du public occidental. Issue d’une famille originaire du Wassoulou, une région boisée située au sud-est de Bamako, où la tradition s`inspire directement des chants de chasseurs, à travers ses chansons, le timbre ample et vibrant, Oumou Sangaré dit ses convictions. Attachée à l’identité culturelle du pays, elle croit aux valeurs traditionnelles tout en pointant celles qui brident les femmes.
Oumou Sangaré naît à Bamako le 2 février 1968. Dès l`âge de cinq ans, elle commence à aguerrir sa voix à l`école maternelle, avec des mélodies de la tradition du Wassoulou, la région des siens, située au sud du Mali, à 120 km de la capitale. Une région où les règles de castes, ailleurs en vigueur, n`ont pas cours, où donc l’on peut chanter sans appartenir à un lignage de djeli (griots), personnages clés de la société traditionnelle mandingue, à la fois généalogistes, conteurs, historiens et chanteurs de louanges. Oumou Sangaré n’est pas griotte. Quand elle décide de chanter, cela ne déclenche aucun drame dans la famille. Sa grand-mère était déjà une interprète adulée. Quant à sa mère, Aminata Diakité, qui lui enseigne le ton juste et l’art du chant, elle la traîne pendant des années de mariages en baptêmes. Oumou ne perd pas une miette des chansons qu`elle y entend.
Son premier concert en public est un concours organisé entre différentes écoles maternelles. Ce jour-là, elle chante devant 3000 personnes à la salle de spectacle du stade omnisports.
Puis vient le virage décisif. Un producteur l`embarque avec musiciens et espoirs à Abidjan. "C’était très dur pour moi de quitter la rue. Le gars qui m’a convaincue de faire un album a mis deux ans pour me persuader. Il m’a même acheté une voiture!", confie la chanteuse. En une semaine, elle enregistre au studio JBZ "Moussolou" (Les Femmes) pour le label Syllart. À sa sortie en 1989, un an après l’enregistrement pour cause de bande égarée, la cassette provoque un véritable raz-de-marée. Oumou Sangaré devient pratiquement du jour au lendemain une grande star.
Elle chante en wassoulou n`ke, une variante du bambara, ses thèmes de prédilection – exode rural, respect de la forêt, amour... –, défend la tradition mais, à l’instar de ses aînées, Nahawa Doumbia ou Coumba Sidibé, s`insurge contre la polygamie, les mariages arrangés et l`exploitation des femmes. Des femmes qui sont nombreuses à lui écrire, du Mali, de Côte d`Ivoire ou du Burkina Faso, pour l`encourager dans ses prises de position courageuses. Rebelle, Oumou Sangaré? "Je dis ce que j’ai envie de dire et je fais les choses comme j’ai envie de les faire", nuance la chanteuse dans un de ces larges et francs sourires qu’elle distribue à tout vent avec une belle générosité.

Distinctions et publications

Aujourd`hui, elle a définitivement laissé tomber mariages et baptêmes. Elle ne se produit plus que dans de vraies salles de concerts et enchaîne les enregistrements : "Moussolou" en 1989; "Ko Sira" en 1993; "Worotan" en 1996, avec la participation de Pee Wee Ellis, ancien saxophoniste de James Brown, et Nitin Sawhney. Son quatrième album, "Laban", paru en 2001 uniquement en cassette en Afrique, se vend à plus de 120.000 copies au Mali. En 2003, paraît "Oumou", un double-album regroupant tous ses succès, plus huit inédits dont des titres de "Laban".
Sa carrière internationale, enclenchée en 1992-1993 après sa signature sur le label anglais World Circuit, n’a cessé de prendre de l’ampleur. Désormais, Oumou Sangaré porte le son du Wassoulou jusqu`aux oreilles du Japon, du Canada et des États-Unis, au Maroc (festival d’Essaouira en 2002, l’année où elle ouvre un hôtel à Bamako), devant le public des festivals européens...
Magnifique chanteuse au port de reine, elle reçoit en 2001 le Prix de la musique de l’Unesco / Conseil International de la Musique, pour sa contribution à "l’enrichissement et au développement de la musique, ainsi qu’à la cause de la paix, de la compréhension entre les peuples et de la coopération internationale". Attachée à l’identité culturelle de son pays, elle reste toujours sur le qui-vive et sait prendre le recul nécessaire: "Dans la tradition, il faut faire la part des choses. Sauvegarder à tout prix les bons côtés et rejeter le reste."

PUBLICITÉ