MONSOH David
Président fondateur de BBlack ! AfricaNé le : 26 juin 1973
Nationalité : Ivoirien
Autres fonctions : Producteur
Famille : Marié et père de trois enfants
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Biographie
//=nl2br($data['description']);?>Un coup de téléphone de David Monsoh ne dure jamais très longtemps. Comme un de ses plus célèbres « poulains », DJ Arafat, il va vite, vit vite, veut vite. Un jour à Ouagadougou pour la remise d’un prix, le lendemain à Los Angeles ou Paris pour le concert d’un de ses artistes, l’homme semble « dribbler » l’existence. Même pas le temps de se retourner sur son passé et de recenser les chansons dans lesquelles les plus célèbres stars africaines lui ont adressé une dédicace. Et quand bien même… Ce serait mission impossible. Ces innombrables mabanga (en lingala), ce sont le signe qu’on joue dans la cour des grands en Afrique, un continent qui ne blague jamais avec les professions d’admiration déclamées par ces griots électriques que sont les monuments de la pop music afro…
En tout cas, David Monsoh, à l’heure où le show-biz africain souffre terriblement et bat de l’aile (piratage endémique, ventes de disques physiques anémiques pour cause d’internet, inexistence de royalties tombés depuis toujours dans le trou profond d’une ignorance presque totale, par les gouvernements, de l’importance du fait culturel…), s’impose comme un des derniers « survivants », un des derniers représentants d’une espèce en voie d’extinction, celle des « faiseurs » d’artistes flamboyants.
Il est né le 26 juin 1973, issu d’une famille de vingt enfants. Mais tout a commencé pour lui dans les années 1990 quand, au lycée à Agboville (sa ville natale située au sud de la Côte-d’Ivoire), il fit la connaissance de sa « sœur » Nayanka Bell, une des plus belles voix féminines d’Afrique. Le courant entre les deux passe si bien et si vite que la chanteuse décide de lui confier la gestion de son magasin de couture. L’année d’après, la diva ivoirienne propose d’emmener le jeune homme en France pour y poursuivre des études secondaires au lycée Saint-Gabriel, à Bagneux (92), en région parisienne. Il s’orientera ensuite vers le tourisme et les loisirs pour préparer un BTS dans une école de marketing de Paris. Bénéficiant d’une formation en alternance, il en profite pour intègrer la société de production cinématographique SLP de Pascal Leibel, le mari de Nayanka Bell, en tant que stagiaire.
Curriculum vitæ
Parallèlement à ses études, David Monsoh se charge du management de l’album Visa de Nayanka, sorti en 1994 et qui obtint l’Africa Music Award. La même année, la soulwoman ivoirienne fut consacrée la plus belle voix féminine d’Afrique lors de la remise des trophées des Lions d’or à Paris. Cette expérience marque fortement David qui décide de s’essayer à cet autre aspect du show-biz qu’est la production d’artistes.
En 1989, il fait la connaissance du footballeur Gadji Céli. David décèle en lui des qualités artistiques indéniables. Et quand, en 1992, le prestigieux milieu de terrain et capitaine des Eléphants de Côte d’Ivoire décide de mettre fin à sa carrière de sportif, après avoir remporté la Coupe d’Afrique des nations, l’apprenti producteur l’incite tout naturellement à opérer sa reconversion. Leur collaboration fait tout de suite merveille : Gadji-David, c’est un une-deux meurtrier, efficace sur la scène locale comme africaine. David coproduit son tout premier album Espoir qui sort en 1994. Premier album, premier succès avec le titre-phare, King Solo. Et première réussite pour Monsoh.
David intègre alors Sonodisc, une des prestigieuses maisons de distribution de disques à Paris où Marcel Perse, le DG d’alors lui confie le poste de directeur artistique Afrique de 1994 à 2004. Son rôle : dénicher de nouveaux talents en vue du marché international. En 1995, le jeune producteur rencontre le Congolais Koffi Olomidé, déjà star des stars sur le continent. Mais ce n’est que quelques années plus tard, qu’il fera affaire avec lui : il co-produit deux de ses albums, Effrakata en 2002 et Affaire d’Etat en 2003. Bingo ! Par son intervention, il permet à Sonodisc de récupérer un des meilleurs « vendeurs » de disques de la scène africaine. Il devient en même temps son producteur exécutif.
1999. Le groupe Magic System sort « 1er Gaou » en Côte-d’Ivoire. Le succès inattendu de l’album à Abidjan conduit Monsoh à prendre le relais et à le distribuer à Paris. Tube en France. Et méga-tube en Afrique : dix millions d’exemplaires écoulés, dit-on ! « Le » coup de pouce magistral, le premier chapitre d’une saga pour le moment sans fin, celle des « 4 Gaous dans le vent ». N’en sont-ils pas aujourd’hui à 15 disques d’or et 3 de platine dans l’hexagone ? Durant cette même période, l’infatigable Ivoirien multiplie les spectacles à Paris avec, à l’affiche, les artistes de son pays tels Petit Yodé & L’enfant Siro, Les Garagistes, Dezy Champion ou Meiway. Et antillais comme Jocelyne Labylle ou Sonia Dersion. Sans oublier le King Gadji Céli qui a quelque part contribué à son ascension dans le show-biz. « Gadji Céli est celui-là même qui m’a inoculé le virus de la production d’artistes. D’abord, il m’a fait confiance en tant que son manager général, puis en tant que le producteur attitré de tous ses albums : Espoir, en 1994, Affaires de femmes en 1996 puis Femme de feu en 2000. Je ne cesse de le remercier d’avoir cru en moi », avoue le jeune producteur.
On est à l’automne 2002. Au cours d’une prestation de Gadji dans un night-club parisien, il est frappé par un nouveau style de danse conçu par un groupe de jeunes Ivoiriens. Sans hésiter, David les aborde et leur propose de lancer cet art de vivre, cet art du « couper, décaler, travailler ». « Douk Saga et ses copains ont d’abord opposé un refus catégorique, parce que, me disaient-ils, ils n’étaient pas chanteurs et qu’ils ne voulaient pas entrer dans cette chose-là. Alors, j’ai demandé à Lino Versace, l’un des membres du groupe, de convaincre son ami Douk de venir me voir, car j’étais sûr qu’il allait faire une entrée en fanfare à Abidjan avec cela », se souvient David.
C’est ainsi qu’en 2003, Douk « Le sommet des sommets » Saga finit par accepter d’entrer en studio avec ses amis. Premier et dernier (il décédera en 2006) chapitre de son livre d’or : « Héros national-Bouche bée ». L’album, produit par David, est une tuerie musicale et commerciale. Sur le continent aux mille danses, c’est la folie tsunamique du coupé-décalé qui balaie tous les courants, vedettes locales et autres tendances modeuses de Dakar à Kinshasa ! Les « ambianceurs » congolais, Werrason, JB Mpiana, et autres Koffi Olomide se voient taquinés dans « leurs » charts par ces dandys d’Abidjan qui ont pris le nom de « La jet-set » ! La Côte d’Ivoire, elle, en pleine crise politique, déchirée entre camps nordiste et sudiste, chavire et assiste, médusée, à cette transe de farots-farots (« frimeurs ») entre rap, électro et musique trad., à cette danse stylisée de boucantiers (de « bruyants ») au bord du gouffre de la guerre civile. Le nom de David Monsoh s’impose définitivement au pays d’Alpha Blondy et de Tiken Jah Fakoly : on le scande dans les boîtes de nuit locales. Les DJ comme Arafat, Erickson le Zoulou et des membres de la jet-set (Bôrô Sanguy et Lino Versace) puis, plus récemment, Serge Beynaud, la nouvelle coqueluche du coupé, font désormais partie de son écurie.
Mais David est déjà ailleurs… Le « Père du coupé-décalé », à la réputation désormais affirmée, casse sa tirelire pour jeter son dévolu sur un des « petits » de cette musique congolaise qu’il a toujours adorée : Fally Ipupa, un jeune chanteur qu’il a connu dans les années 1997-98 avec le groupe « Talent Latent » produit par Syllart Production. « C’est moi qui ai présenté Fally Ipupa à Kofi Olomidé en lui conseillant d’apprendre le métier avec lui et son groupe Quartier Latin. Je lui ai promis que je le produirai plus tard ». Fally l’a écouté et bien lui en a pris. En 2006, David le sent prêt pour quelque chose de grand. Ce sera le premier album solo de celui qu’on va surnommer très vite « Dicap la Merveille », Droit Chemin. C’est le coup d’éclat total, car l’album s’avère un best-seller et la jeune étoile montante du ndombolo ne cesse de multiplier les concerts en Europe et en Afrique. Fally, devenu le chef de file de la nouvelle génération kinoise, et qui se la joue beau gosse, « swag » en mode tropical, délivrera deux nouveaux albums, sous la direction de Monsoh : « Arsenal de belles mélodies » (2009) et « Power-Kosa Leka » cette année. Tous de gros succès.
Mais David est encore déjà ailleurs… La quarantaine et toutes ses dents pour mordre dans le business ! Cet homme marié et père de trois enfants voit déjà plus loin que la ronde enchantée des petites galettes de musique numérique. La télévision l’attire aujourd’hui. Début 2013, il devient le président fondateur de BBlack ! Africa, déclinaison tropicale de la chaîne qui a commencé à se faire un nom dans le PAF. Des studios à Abidjan, des bureaux à Paris. Au menu : news, people et films blacks américains. Et tournée pour tout le continent ! Du moins, il l’espère ! La chaîne est lancée le 10 décembre 2013. Le papillon Monsoh se brûlera-t-il les ailes à la lumière de la lanterne magique ? Sourire rassurant du monsieur, « J’adore les nouveaux challenges et je déteste perdre. »
Distinctions et publications
David Monsoh est incontestablement, aujourd’hui, l’un des plus célèbres producteurs d’artistes africains. A son actif : feu Doug Saga, Lino Versace, Boro Sandji, le Molare, Dj Arafat, notamment, et surtout la nouvelle star de la musique congolaise Fally Ipupa. Pour Afrik.com, il lève le voile sur les contraintes et les réalités de sa profession dans un univers afro qui a ses propres spécificités.
Vous entendez souvent son nom chanté en dédicace par les artistes africains. L’Ivoirien, ancien directeur artistique de Sono Disc (devenue ultérieurement Next Music, maison de disques aujourd’hui disparue) est l’un des grands noms de la production musicale africaine. Il a, notamment, fait connaître le groupe Magic System et dispose dans son écurie, Obouo Music, de la fine fleur du Coupé Décalé. Dénicheur de talents, c’est à lui que l’on doit l’éclosion de la nouvelle figure emblématique de la musique congolaise : Fally Ipupa.