Koné Dossongui
Homme d`affairesNé le : 1 janvier 1950
Lieu : Gbon, s/p de Boundiali
Nationalité : Ivoirienne
Autres fonctions : Ancien ministre de l`Agriculture
Biographie
//=nl2br($data['description']);?>Dossongui Koné est-il le plus riche des Ivoiriens ? La réponse ne viendra jamais de lui. Il se contente, énigmatique, de répondre quand la question lui est posée par un journaliste un peu trop curieux à son goût, « je me contente de faire mon travail... »
La question ne manque pas de pertinence. Natif de Gbon, au nord de la Côte d`Ivoire, Koné multiplie les bonnes affaires. Banque, télécommunications, assurances. Des secteurs parmi les plus juteux en Afrique.
Dossongui Koné, c`est d`abord la banque Atlantique. Présente dans sept des huit pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine, UEMOA (Bénin, Burkina-Faso, Côte d`Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo). Il en est le PDG.
C`est aussi la téléphonie. Moov pour le mobile, implanté dans sept pays, et Data transmission dans onze pays. Koné est également dans l`assurance, avec quatre compagnies. Il n`a pas pour autant oublié ses premières amours, puisqu`il a débuté les affaires dans l`agro-industrie. Le groupe Atlantique posséderait encore 70 boulangeries, trois usines d`extraction d`huiles essentielles d`agrumes et une usine de noix d`acajou à Korhogo.
La Française CIC, Crédit industriel et commercial, décide de quitter la Côte d`Ivoire. Koné fait partie des heureux à qui il est proposé de participer au tour de table.
Partenariat
Est-ce par prudence ? La caractéristique dans les affaires pour Koné est qu`il n`est jamais seul. Toujours adossé à de grands groupes à l`international : « Nous nous associons toujours à un partenaire, et cela nous permet, entre autres, de faire bénéficier nos responsables, et tout le personnel, d`assistance et de formation à la pointe », répond-t-il.
Ainsi pour la banque, est-il associé au réseau des Banques populaires de France. Pour les assurances, à Maghrebia, le 3e assureur de Tunisie, et pour les télécoms, à Etisalat, le principal opérateur de télécommunication du Golfe, et au cabinet français BYH.
Il possède lui-même une fondation qui construit des écoles, des dispensaires, des forages, des églises, des mosquées, etc. « De manière générale, nous venons en aide aux couches défavorisées de la société chaque fois que nous sommes sollicités », soutient-il.
Prête-nom
Une telle fortune, pour quelqu`un qui n`a pas hérité, suscite toujours les mêmes interrogations en Afrique. Qui se cache derrière lui ? Ne serait-il pas qu`un prête-nom ? « Personne ne se cache derrière nous. Je puis vous affirmer que nous n`avons aucun sponsor, ni politique, ni financier. Nous n`avons aucun homme politique de la scène nationale, encore moins internationale, qui soit actionnaire, ni en Côte d`Ivoire, ni dans aucun autre pays. Si le groupe Atlantique a une activité et des résultats qui valent une admiration, le mérite ne revient qu`aux responsables et à l`ensemble du personnel. Dans le cas contraire, je serai seul à devoir m`expliquer ».
S`il n`y a aucune personnalité derrière, n`a-t-il pas pour autant bénéficié des largesses de l`Etat providence africain ? Il faut lui reconnaître qu`il n`a pas attendu d`être ministre en 1999 pour se lancer dans les affaires. Il possédait déjà Palmindustrie.
Il assure même que la courte parenthèse gouvernementale, un an et demi, a affecté négativement ses affaires, et qu`il est parti avec soulagement du gouvernement.
Pourtant, il est resté dans le monde politique puisqu`il est député et membre du parlement de l`UEMOA, dont il préside la Commission des affaires économiques et financières depuis 1998.
Dossongui Koné ne fait pas mystère du début de ses affaires. « Je suis un paysan. Je suis un agriculteur arrivé aux affaires par un pur hasard. J`ai eu à assumer de hautes fonctions publiques. Quand j`ai quitté ces fonctions à la fin de la trentaine, j`ai alors opté résolument pour les affaires. »
Prêt SFI
« En 1989, grâce à un ami de la Banque mondiale, Serge Guetta, nous avons bénéficié d`un prêt de la SFI (Société financière internationale) de 1,4 milliard de francs CFA pour créer des plantations et trois usines d`extraction d`huile à essence d`agrumes (bergamote, bigarade et citrons) ». A le croire, grâce à ce prêt, il est devenu, avec vingt tonnes, le premier producteur mondial hors coopératives d`essence de bergamote. L`appétit venant en mangeant, il se développe dans l`agro-industrie. « Parallèlement, je suis entré dans le domaine de la boulangerie en montant une boulangerie. Puis, au bout d`un an, nous avons repris un parc de 4, grâce à un crédit bancaire en 1990. Ce parc s`est très rapidement développé pour atteindre 70 boulangeries actuellement gérées par des jeunes sous forme d`unités franchisées ».
Nouvelle chance. La banque. La Française CIC, Crédit industriel et commercial, décide de quitter la Côte d`Ivoire. Koné fait partie des heureux à qui il est proposé de participer au tour de table. « En groupe, nous avons repris chacun 1%. Les autres n`ont pas été patients. Nous qui sommes restés avons, en dix-neuf ans, réussi grâce aux efforts de tous, à créer le groupe bancaire Banque Atlantique ».
Avec le succès que l`on sait. Le groupe revendique la première place en Côte d`Ivoire et ambitionne d`intégrer le top ten des banques de la région. Grand challenge.
Il assure même que la courte parenthèse gouvernementale, un an et demi, a affecté négativement ses affaires, et qu`il est parti avec soulagement du gouvernement.
Jeunesse
Autre trait commun à toutes ses entreprises, la jeunesse des employés. « La moyenne d`âge des directeurs généraux tourne autour de 35 ans… et le nombre de diplômés HEC, ESCP, ESSEC, ESCA, Warton, Stanford et d`agrégés d`université peut effectivement impressionner ! », se glorifie-t-il.
Dans le dur milieu des affaires, la vie n`est jamais un long fleuve tranquille. Koné a connu, et est encore confronté, à quelques soucis. L`une de ses premières affaires, Centradis, spécialisée dans la distribution, n`a pas été une grande réussite. Elle lui aurait valu quelques contentieux avec le fisc ivoirien. Plus préoccupant, l`affaire Telecel Faso au Burkina. Depuis 2005, les deux principaux actionnaires, Atlantique Télécom
et Planor Afrique, se battent pour son contrôle. Bataille judiciaire à multiples rebondissements dont la dernière serait favorable au groupe de Koné. En attendant, depuis le départ de l`ancien directeur général Ahmed Mamadou Cissé pour MOOV Côte d`Ivoire, en 2005, la société a été mise sous administration judiciaire. Autre contentieux, avec Séverin Adjovi, un homme politique béninois reconverti dans les affaires. Il était associé à hauteur de 49% dans Telecel Bénin, devenu Moov. Il réclamerait 114 milliards de FCFA au
patron du groupe Atlantique.
Sérénité
Dossongui Koné n`en est pas moins serein. Apparemment sûr de son fait, il dit s`en remettre à la justice et ne penser qu`à l`avenir de son groupe. Pour ses enfants ? « Non, non. Les enfants prendront le chemin qu`ils se choisiront eux-mêmes. C`est une entreprise qui est animée par du personnel de grande qualité professionnelle et morale.
L`objectif, c`est que ces cadres qui sont aux affaires parviennent, chacun par rapport à sa position, à assurer de plus importantes responsabilités. Mes enfants, comme tous les jeunes d`Afrique et d`ailleurs, peuvent travailler au sein du groupe ou en dehors,
suivant leurs aptitudes. »
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
Source: lesafriques.com